Aperçu des différentes techniques de semis souspaillage, strip-till et semis direct

Différentes techniques de semis souspaillage, strip-till et semis direct

Faire la distinction entre les termes « semis sous paillage », « strip-till » et « semis direct » n’est pas si facile. Où se termine l’un et où commence l’autre ? Si vous interrogez les exploitants, vous obtenez un large éventail de réponses. Chez certains, le semis direct peut s’accommoder d’une ligne de semis légèrement visible. Pour d’autres, déplacer quelques mottes suffit pour appeler cela un labour. Il semble qu’il y ait autant de définitions que d’utilisateurs. Néanmoins, ici en Europe, ces méthodes se développent fortement, autant du côté des fabricants que des utilisateurs.

Nos voisins britanniques utilisent ces techniques depuis longtemps, il n’est donc pas surprenant que beaucoup d’idées et d’innovations dans ce domaine proviennent du monde anglo-saxon. Une application précise, économique, rentable et raisonnée des ressources devient peu à peu un sujet fondamental de l’agriculture moderne, compte tenu des restrictions d’utilisation de l’eau et, plus généralement, de la protection de l’environnement ainsi que de la baisse des prix sur le marché des céréales.

Les années à venir, nous dévoilerons les orientations futures du secteur. Les débats portant sur l’interdiction des désherbants totaux pourraient déjà rendre les semis directs, sans aucun labour, un peu plus difficiles dans un futur plus ou moins proche.

De nouveaux produits de niches — notamment de nouvelles techniques de désherbage thermique ou d’autres méthodes de lutte contre les mauvaises herbes, sans produits chimiques — pourraient peut-être également les remplacer. Cet article ne se concentre toutefois pas sur les fabricants offrant des techniques de semis direct et semis sous paillage, mais cherche à présenter les outils disponibles, tant pour la préparation du lit de semence que pour le placement direct de la semence avec un engrais et propose des recommandations pour leur utilisation.

Les capacités techniques des diverses machines sont très variables. On peut attribuer cela notamment à l’origine des machines et à la prédominance de certains types de sols pour leur utilisation ainsi qu´aux différents types de machines utilisées dans les différentes régions du monde. Une machine destinée à être commercialisée en Amérique du Nord a des largeurs de travail et des exigences en termes de puissance de traction différentes de celles d’une machine distribuée notamment en Europe du Sud. Néanmoins, de nombreuses techniques sont similaires, et les options d’équipement sont variées.

1.Préparation du lit de semence

De nombreux fabricants proposent des machines qui, par l’ajout de divers outils, réalisent à la fois la préparation du lit de semences et le semis en un seul passage. À l’exception du semis direct, qui ne nécessite aucun travail du sol, il est toujours nécessaire de travailler plus ou moins directement le sol avant de semer.

Dans le cas du « Strip-till » (une appellation pouvant être traduite par « semis en bande»), seule une bande étroite de terre est travaillée pour le semis des graines. En revanche, avec un semis sous paillage, le sol est travaillé à plat et sur toute la surface. Pour cela, différentes techniques peuvent être utilisées, et même parfois combinées.

1.1 Le cross-board ou lame niveleuse

Un « cross-board » est souvent utilisé pour un premier nivellement du sol et une répartition des résidus de paille et des végétaux. Sur cet outil, les dents niveleuses et les palettes sont disposées en rangée à l’avant de la machine. Les dents niveleuses et les palettes sont disponibles en différents modèles et épaisseurs.

Le cross-board ne crée pas un lit de semence au sens propre du terme. Il s’agit avant tout d’éviter le bourrage des machines par l’accumulation de résidus devant les éléments de semis ou les outils de culture en amont.Souvent, le cross-board s’ajuste automatiquement afin de pouvoir s’adapter aux changements du terrain.

1.2 La herse rotative

La herse rotative, également appelée cultivateur rotatif, est utilisée pour émietter finement le sol et, si nécessaire, briser les résidus de culture. Par exemple, après avoir cultivé ou labouré sans rouleau packer, on obtient un lit de semence fin, friable et plat. Selon le modèle, les dents utilisées peuvent être « fuyantes » ou « d’attaque ». En fonction de ce qu’on souhaite obtenir, il peut être judicieux d’ajuster les dents au terrain qu’on travaille. C’est pourquoi de nombreux fabricants proposent déjà des systèmes de changement rapide des dents.

Certaines machines de différents fabricants peuvent sembler visuellement identiques au niveau de leur conception, mais incorporent des éléments divers liés à la puissance du tracteur. Il arrive donc souvent qu’on installe des dents différentes, parfois d’une forme très semblable, mais qui ne conviennent pas à tous les modèles.

En outre, les dents de herse rotatives sont souvent proposées avec un revêtement dit DURAFACE. Ces revêtements sont constitués de carbure de chrome ou de carbure de tungstène et sont appliqués sur les dents par un procédé de trempage à la fin de leur fabrication. Le revêtement réduit l’usure mais présente toutefois un inconvénient : la dent est trempée à froid dans une coulée chaude. Cela provoque des distorsions dans le matériau aux bords des zones traitées avec ce revêtement. Dans le pire des cas, par exemple si l’on rencontre de grosses pierres, cela peut entraîner une cassure de la dent. Pour cette raison, leur utilisation sur des sols très pierreux est plutôt déconseillée.

Derrière les dents se trouve un rouleau pour le contrôle de la hauteur et le rappuyage. En fonction des fabricants, différents modèles sont disponibles et peuvent être choisis suivant les conditions du sol et la ligne de compactage souhaitée. Avec un attelage trois points à l’arrière et parfois également un système hydraulique propre, la herse rotative peut aussi servir de support pour le semoir proprement dit. Grâce à leur conception compacte, ces machines sont très bien adaptées à l’attelage trois points, même avec des tracteurs de petite taille.

1.3 Les disques concaves

Pour les semoirs sous paillage, les outils de préparation de lit de semence les plus courants sont sans doute les disques concaves. Souvent disposées en deux rangées et placées l’une contre l’autre, elles ont pour but d’écraser et de mélanger les résidus de culture. Ce travail permet également d’obtenir un bon lit de semence. Il n’est cependant pas aussi finement travaillé qu’avec une herse rotative. En fonction des fabricants, certains des disques sont automatiquement réglables en hauteur et peuvent donc s’adapter plus facilement aux conditions variables du sol. Semblable à une herse à disques courte, la disposition décalée des disques empêche la machine de se déformer d’un côté.

Des disques crénelés sont généralement utilisés, car ils pénètrent facilement dans le sol, même dans des conditions difficiles. Selon le fabricant, d’autres formes sont également disponibles. On peut mentionner par exemple les disques fléau ou lobés. Parfois, on utilise aussi des coutres circulaires plus ou moins ondulés. Ces derniers coupent plus qu’ils ne mélangent, mais peuvent aussi produire un bon résultat. En fin de compte, c’est à l’utilisateur, grâce à son expérience sur le terrain, de choisir le type de disques qui conviendra à sa propre exploitation.

1.4 La herse à dents

Bien que les dents ne soient pas l’outil le plus utilisé pour la préparation d’un lit de semences, elles sont utilisées occasionnellement sur les machines modernes. Comme sur les vibroculteurs disponibles dans le commerce, on utilise ici plusieurs rangées de dents de herse à petits socs étroits ou patte d’oie.

Cette méthode de préparation du lit de semences est plus adaptée lorsque le sol a déjà été travaillé,car les résidus de culture et la présence de cultures dérobées peuvent également entraîner des blocages. Cela est principalement dû au fait que les dents de la herse n’ont pas un grand dégagement. Elles possèdent généralement une section de 32×12 ou 45×12 mm et sont normalement équipées de socs patte d’oie pour des largeurs de travail allant de 150 à 200 mm. Toutefois, des socs étroits réversibles sont également utilisés dans certains cas.

A noter que sur de nombreuses machines, les dents ne servent qu’à effacer les traces du tracteur afin de maintenir un compactage aussi régulier que possible.

2. Semis

Pour le placement des semences et des engrais, il est possible d’utiliser des disques de semoir, des socs de semoir, ou une combinaison des deux. Par ailleurs, il est possible de semer des cultures dérobées directement lors du travail du sol en utilisant des tubes de descentes de semoir qui peuvent être montés sur des dents ou des socs de cultivateur.

2.1 Les socs de semoir

Les socs de semoir restent un outil couramment utilisé. Différents fabricants proposent cet outil, parfois uniquement pour la modernisation d’équipements existants. Ceux-ci sont ensuite adaptés aux formes respectives des machines. Malheureusement, il n’est pas toujours garanti que la position et l’alignement soient les mêmes qu’à l’origine. C’est pourquoi, lors de la modernisation d’équipements tiers, mieux vaut accorder une attention particulière aux possibilités de montage et d’alignement des pièces de modernisation, faute de quoi ils pourraient dégrader la qualité du sol.

En outre, les socs ne peuvent être utilisés pour un semis réellement direct sans causer de problèmes. Les résidus de cultures à longues fibres ou de cultures dérobées peuvent entraîner le blocage de la machine.Il est donc conseillé de faire passer au moins un coutre de coupe devant le soc, afin de découper la matière végétale de manière à ce que le soc puisse passer à travers. Il est important d’utiliser un disque de haute qualité avec un effet d’auto-affûtage, car un tranchant émoussé pourrait pousser les résidus de plantes dans le sillon de semis.

Dans le pire des cas, cela peut empêcher les graines de germer. On doit donc réaliser des contrôles réguliers et, si nécessaire, remplacer de manière anticipée les disques émoussés. Certains systèmes de modernisation offrent la possibilité d’adapter les socs à des conditions et des semences différentes.

L’engrais peut être par exemple placé à différentes profondeurs. C’est un critère important lors de la sélection d’un équipement, notamment à cause de la contamination possible de la semence par l’engrais liquide et l’effet « Seed burn » associé, la « brûlure » qu’il peut entraîner sur la semence. La largeur de la bande de semis varie également souvent. Des formes caractéristiques peuvent être utilisées afin de créer des sillons et des raies supplémentaires dans le sol qui, par exemple, permettent un meilleur drainage ou une meilleure croissance des racines.

2.2 Les disques de semoir

Généralement à double réglage et légèrement concaves, les disques de semoir ouvrent un sillon pour le placement des semences et des engrais. De nombreux modèles existent. Beaucoup ont un bord lisse, mais certains sont finement crénelés. Chez certains fabricants, un seul disque fait office de débourreur devant un tube de semoir spécial, qui est généralement aussi pourvu d’un revêtement en métal dur afin d’en prévenir l’usure.

Dans la majorité des cas, le tube sert également de grattoir pour les disques. Lorsque l’on utilise deux disques, le grattoir est souvent guidé séparément au-dessus du sillon de semis sur les disques. Quelles que soient les conditions du sol de l’exploitation, un grattoir doit toujours être utilisé afin d’éviter les blocages de l’élément semeur, et donc de laisser certaines zones du champ non ensemencé.

Les disques de semoir ont le grand avantage de pouvoir être utilisés dans n’importe quel sol, puisqu’ils broient les résidus de culture et les cultures dérobées. La séparation du placement des semences et de l’engrais est un peu plus difficile ici, car les deux sont généralement placés dans un même sillon.

La profondeur de placement ne peut être ajustée que pour l’ensemble. En outre, l’utilisation d’un soc à double disque peut parfois entraîner un compactage du sol sur les côtés du sillon. Cela peut ensuite être dommageable pour la levée des graines. Un système de réglage de la pression devrait être si possible utilisé afin d’éviter ce problème. Dans le cas où le semis est effectué en parallèle, l’utilisateur doit envisager d’installer plusieurs unités de semis séparées dans la machine. De cette manière, la culture principale peut être semée sur une rangée, la culture secondaire sur une autre, et les différents segments peuvent être adaptés séparément aux conditions requises.

Autre nécessité : deux trémies de semences indépendantes, surtout lorsque les cultures principales et dérobées présentent une granulométrie très différente, les vibrations de la machine peuvent entraîner une séparation dans la cuve et donc des zones non homogènes dans le champ.

2.3 Les types mixtes

Il existe sur le marché un large éventail de techniques pour créer un sillon de semis. Ces dernières années, un type mixte de disques et de socs est devenu très populaire ; en utilisant un soc modulable et un coutre circulaire intercalaire, il permet de créer un double sillon dans lequel l’engrais est placé d’un côté et la semence de l’autre. Cette méthode garantit une séparation nette des graines et des engrais. De plus, la disposition des raies de semis par rapport à la profondeur de coupe du coutre circulaire garantit qu’aucune matière organique n’entre en contact direct avec la semence.

2.4 Les tubes de semoir

Les tubes de semoir, également appelés « seed boots » ou descentes, sont conçus pour être montés sur des cultivateurs standards. Lors du travail du sol, on peut, en utilisant sur le cultivateur un petit répartisseur d’épandage pneumatique, semer simultanément une culture dérobée.

Les tubes sont disponibles en différents modèles et largeurs, le plus souvent simples ou doubles, montés derrière un soc patte d’oie plus ou moins large sur la dent, la culture dérobée étant placée directement dans le sol travaillé. Les inconvénients de cette technique sont le rappuyage souvent insuffisant du cultivateur et la mauvaise levée des semences qui en résulte, ainsi que le dosage imprécis de l’épandeur et les dommages causés par les oiseaux, qui peuvent être plus importants que lors d’un semis intermédiaire avec un semoir, la profondeur de placement étant imprécise et des graines pouvant apparaître encore à la surface. Si le mélange contient également certaines graines qui ont un but précis — comme celles des radis qui ameublissent les couches plus profondes —, le placement doit être aussi précis que possible afin d’en optimiser les effets.

3. Abschluss

Une fois que les semences et les engrais ont été placés, il est maintenant temps de passer à une étape essentielle pour une levée satisfaisante. Un bon compactage de la zone où la graine se trouve permet une émergence uniforme des semences. Cela peut être réalisé par les rouleaux sillonneurs situés derrière les unités de semis ainsi que par les rouleaux packer qui les suivent. Le choix de l’outil de rappuyage peut avoir une influence significative sur la levée des semences et donc sur le rendement. Dans certains cas, des différences de rendement allant jusqu’à 30 % peuvent être observées. Mais là aussi, l’exploitation et les conditions du sol sont des aspects déterminants.

3.1 Die Andruckrollen

Les rouleaux sillonneurs passent directement derrière l’unité de semis, qu’elle soit équipée de socs ou de disques. Ces rouleaux permettent de refermer le sillon de semis et de le tasser. En règle générale, l’élément semeur est également guidé par les rouleaux. Dans certains cas, ce sont les seuls outils derappuyage présents dans les machines. Des rouleaux packer ne sont pas forcément ajoutés chez tous les fabricants. Dans ce cas, la forme et la pression réglée des rouleaux sont déterminantes pour la surface de compactage et la levée de la graine qui en dépend.

3.2 Les rouleaux packer

Certains fabricants proposent un grand nombre de modèles différents. Outre les rouleaux à pneus standard qui sont disponibles presque partout, des modèles avec rouleaux à roues en U, en forme de toit, segmentés et à ressorts sont également disponibles, ainsi que des rouleaux entièrement soudés. Lorsque cela est techniquement possible, il peut être utile d’utiliser une combinaison de différentes formes. Cela permet de faire varier le compactage du sol dans les rangs et dans les écarts entre ceux-ci.

Cette méthode peut avoir une influence majeure sur la levée des adventices entre les sillons semés, l’absorption d’eau et l’érosion du sol. En particulier avec une culture dérobée, il est judicieux d’adapter le compactage du sol aux différentes cultures dans les rangs respectifs.

3.3 La herse étrille

Après avoir semé les graines et tassé à nouveau les sillons, il est possible de travailler davantage ou de niveler la surface du champ. Certains rouleaux packer, en raison de la forme des rouleaux, créent des sillons et des rainures. Afin de les effacer, des herses de différentes formes et épaisseurs sont proposées par les fabricants.

En termes de forme ou de conception, aucune règle ne domine. Elles réalisent plus ou moins toutes le même travail et laissent la surface plus ou moins régulière et friable. Cependant, les semoirs sont souvent équipés de herses qui touchent le sol non pas uniquement avec leurs extrémités, mais avec une surface légèrement plus grande. L’état du sol des champs peut aider lors du choix. Selon la puissance et le compactage recherché, la herse doit avoir plus ou moins de capacité de flexion. Le nombre de ressorts dépend de l’épaisseur du matériau. Le long du levier jusqu’à l’œillet du ressort, ainsi que du nombre d’enroulements dans l’œillet du ressort. Sur de nombreuses machines, les accessoires de la herse peuvent également être réglés, ce qui permet d’appliquer différentes pressions à la herse elle-même.

Conclusion

En conclusion, qu’il s’agisse de semis sous paillage, strip-till ou semis direct, la gamme de machines et de techniques disponibles devrait permettre de trouver un outil en toutes circonstances. En raison de la large gamme de produits des fabricants concernés, il n’est pas non plus difficile d’obtenir des conseils pour son achat.

Comme tous les types de machines sont généralement disponibles auprès d’une seule source, les différentes utilisations de chacune sont généralement bien expliquées et démontrées par des tests pratiques.

Malheureusement, en raison de la crise sanitaire, il est très difficile d’assister à des manifestations publiques où l’on peut voir plusieurs machines de différents fabricants et en examiner plus tard les résultats. Car il s’agit finalement de la meilleure manière de se faire une idée précise des avantages et des inconvénients.

Si vous n’êtes pas sûr ou si vous envisagez de construire ou de modifier une machine afin de l’adapter encore mieux aux conditions de votre exploitation, vous pouvez faire venir une machine directement chez vous pour une démonstration. De nombreux fabricants proposent ce service. Cela peut cependant être compliqué si vous préférez un fabricant qui n’est éventuellement pas basé en Europe et qui n’a peut-être pas de représentant dans votre pays. Dans ce cas, vous pouvez toujours faire des recherches pour savoir si de telles machines ont été achetées dans les environs.

Certains fabricants proposent de vous mettre en contact sur demande. Par ailleurs, internet offre également un large éventail d’avis d’utilisateurs et de fabricants.

Cet article a été partagé par Industriehof.